La Montagne de l’Horeb a pour objectif d’offrir aux prêtres et aux religieux un lieu de repos et de ressourcement (physique, psychologique et spirituel). Nous sommes en lien avec l’Assemblée des Évêques du Québec, par le délégué de l’évêque du diocèse de Mont-Laurier (Mgr Raymond Poisson). L’œuvre est d’abord une affaire de foi et la réponse à un appel personnel de Dieu vérifié en Église. Mme Aline a expliqué l’origine et les débuts de l’œuvre dans son livre : « Le Christ et toi. La vie intérieure du prêtre » (Éditions Médiaspaul, 2006). Ces réflexions sont le fruit de l’expérience de madame : 23 ans de vie dans les presbytères et 30 ans de présence aux prêtres venus se ressourcer à La Montagne de l’Horeb.
« Les prêtres ont besoin d’être soutenus et aidés, non seulement dans leur ministère, mais plus encore dans leur vie personnelle. Car c’est à partir de ce qu’ils sont personnellement qu’ils apporteront aux autres, au-delà de leur présence humaine, bien davantage encore le témoignage de la présence du Christ dans leur vie. » « Dès les débuts, je pensais aux grandes choses qui se passeraient à l’Horeb dans le secret des cœurs, sans aucun éclat extérieur. De fait, beaucoup de prêtres y sont venus et y viendront encore, de loin comme de près, pour les besoins de leur âme, pour y trouver le silence, la sérénité et la paix. »
(Mme Aline B. Plourde, fondatrice de La Montagne de l’Horeb)
Les premières années, les gens venaient à l’Horeb pour s’y reposer longuement, à la suite d’une dépression ou d’un « burn out » : prêtres diocésains ou religieux, frères. Les diocèses et les communautés religieuses faisaient ainsi appel à nos services pour divers « besoins particuliers ». Les évêques de presque tout le Québec, ainsi que différents provinciaux (Clercs de Saint-Viateur, Clercs de Sainte-Croix, Jésuites, Dominicains, Franciscains et Capucins, Trinitaires, Servites et Maristes, Pères St-Vincent de Paul) se présentaient tour à tour à la maison pour encourager leurs « sujets ». En plus, les diocèses du Canada francophone, les Acadiens de Moncton et de Bathurst entre autres, les Francos d’Ottawa, de Cornwall ou du Manitoba, trouvaient bon accueil chez nous, sans oublier de parler de quelques prêtres de Toronto ou de Kingston. Les provinciaux des religieux frères vivaient les mêmes démarches : les Frères des Écoles Chrétiennes, les Frères de l’Instruction Chrétienne, les Frères du Sacré-Cœur, les Frères de Saint-Gabriel et les Frères de la Miséricorde. Nous avons aussi accueilli des Trappistes et des Cisterciens.
Les missionnaires de retour au pays pour un temps de récupération ont souvent fait un séjour plus ou moins prolongé de « tune up » : les prêtres des Missions Étrangères, les Pères Blancs, les Saints-Apôtres, Missionnaires de Marianhill, Missionnaires du Sacré-Cœur, Oblats de Marie-Immaculée, etc. Plusieurs novices et séminaristes sont venus examiner leur avenir, tandis que d’autres « vieux routiers » de la religion prenaient un temps de réflexion et de « réorientation » : prêtres diocésains, Carmes, Montfortains, par exemple.
Déjà, au milieu des années 1980, on consultait le responsable de l’Horeb pour les abus sexuels sur des jeunes commis par des membres du clergé ou des religieux. Une journée de rencontre et de formation avec les évêques et les supérieurs majeurs s’est tenue à l’Horeb en novembre 1989. Des prêtres et des religieux sont venus faire un séjour d’attente à leur procès (p. e. affaire d’Alfred), tandis que, d’autre part, des contrevenants terminaient chez nous, et dans la plus grande discrétion, une partie de leur peine (maison de transition reconnue par le Ministère de la Justice du Québec).
La chaîne de télévision Sel et Lumière a fait un reportage sur nous.
C’est au début de cette époque que l’Œuvre a quitté Saint-Sauveur pour s’installer à Sainte-Agathe-des-Monts au terme d’une longue recherche pour trouver un domaine plus grand et plus retiré. Années de travaux manuels intensifs pour adapter une ancienne maison victorienne aux besoins de l’Œuvre (1997 à 2002) : décorations intérieures des locaux, aménagements d’une chapelle, d’une vaste salle à manger intérieure (et extérieure pour l’été), etc., tout en continuant à recevoir des résidents.
L’Horeb rend toujours les premiers services pour lesquels elle avait été établie : repos, récupération, temps de ressourcement, accompagnement spirituel personnalisé. Nous sommes plus tournés vers la « prévention » d’un style de vie et de ministère plus sain. Nous sommes aussi devenus un lieu de rencontre entre les générations (prêtres plus âgés et jeunes ordonnés) et voulons intensifier le dialogue avec les prêtres d’autres pays missionnaires dans nos diocèses mêmes. Nous accueillons toujours des prêtres en attente de procès et les accompagnons dans ce long processus.
Les ouvriers de la première heure ont connu des ennuis de santé, des périodes de souffrances acceptées, un temps d’engrangement : « si le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt, il ne peut porter du fruit ». Cette dure loi évangélique nous est devenue familière avec les décès du p. Georges Perreault o.p. en mai 2003 et de madame Aline Beaudry Plourde, la fondatrice, en janvier 2011.
Nous n’avons jamais été une maison de thérapie, même si des résidents vivaient ailleurs une démarche thérapeutique « structurée ». Nous avons longtemps eu un « atelier » où le travail manuel était encouragé et utilisé, comme outil de connaissance de soi et de ses processus de créativité. Depuis le début de l’Horeb, le père Georges Perreault, psychologue dominicain, a toujours d’abord compris son rôle comme accompagnateur spirituel. Son livre Le prêtre et son appropriation personnelle dans la foi, témoigne d’ailleurs admirablement de cette option.
Aline (née Beaudry) Plourde est née en 1922 et décédée le 17 janvier 2011, à Sainte-Agathe-des-Monts, à l’âge de 88 ans. Elle est la fondatrice de la Montage de l’Horeb (Centre de ressourcement et de repos pour prêtres et religieux).
Aline Beaudry Plourde
Fondatrice de la Montagne de l'Horeb
1922-2011
La foi va en s’approfondissant. Dieu illumine, pacifie, arrache à l’humain, détache absolument de toutes créatures pour orienter vers d’autres degrés de perfection — surtout de profondeur dans la pratique de la Charité.
La grâce de Dieu est présente et active dans tout ce que tu fais. Le succès dépasse tous tes efforts et tous tes espoirs humains. Dieu est tellement plus que nous n’osons le croire.
La profondeur de la foi : le seul contact avec « Dieu »
L’une des merveilles de Dieu est de te donner ce que tu ne possèdes pas.
Le prêtre est fait pour donner la Voix au silence de Dieu.
Les prêtres ont besoin d’être soutenus et aidés, non seulement dans leur ministère, mais plus encore dans leur vie personnelle. Car c’est à partir de ce qu’ils sont personnellement qu’ils apporteront aux autres, au-delà de leur présence humaine, bien davantage encore le témoignage de la présence du Christ dans leur vie.
Le Christ a besoin de ses prêtres. Le prêtre a besoin du Christ lui-même. Ne te permets pas d’écraser celui qui a été brisé par la vie.
L’une des merveilles de Dieu est de te donner ce que tu ne possèdes pas.
Dès les débuts, je pensais aux grandes choses qui se passeraient à l’Horeb dans le secret des cœurs, sans aucun éclat extérieur. De fait, beaucoup de prêtres y sont venus et y viendront encore, de loin comme de près, pour les besoins de leur âme, pour y trouver le silence, la sérénité et la paix.
Ne t’arrête pas à mi-chemin parce qu’il y a des facilités qui risquent de t’engourdir et d’obscurcir en toi la voie de la Charité
Je n’ai ni le pouvoir ni les moyens d’aider les prêtres à aller vers le Christ. Un jour, Il m’a dit : « Ce n’est pas à toi qu’ils viennent, c’est à moi. »
Va chercher ton courage dans le calice de l’agonie du Christ, là où ta foi trouvera sa Lumière. C’est le Christ Lui-même qui va t’enseigner comment devenir un autre Lui-même.
Tout se fait avec respect et dans la dignité ; Tu auras un désert à traverser ; tu auras besoin du Christ. Ainsi tu auras à voir la vie avec les yeux de la foi.
Tout ceci est un mystère. Ne cherche à le comprendre. L’expérience de Dieu fait grandir en toi le désir : voir ce que tu n’as jamais vu et que tu ne peux pas voir encore.
Extrait du livre:
«Le développement naturel de ta vie intérieure te conduit lentement, avec le
temps, à un nouvel état de connaissance: celui de Dieu. Comme tout progrès,
celui-ci doit venir du plus profond de toi-même et ne peut souffrir ni pression
ni hâte; tu dois savoir attendre avec humilité et patience l’heure de la naissance
d’une nouvelle clarté en toi.
Le temps, ici, n’est pas une mesure: un an ne compte pas; dix ans, vingt ans,
ne sont rien. Être, c’est croître, grandir, doucement, graduellement, comme
un arbre qui résiste au froid de l’hiver, aux grands vents du printemps, sans
craindre que l’été ne vienne pas. L’été vient, mais, ici encore, tu dois savoir
attendre, aussi tranquille et ouvert que si tu avais l’éternité devant toi. Après
l’été de l’action suivra l’automne de la moisson. L’hiver de la mort ne servira
qu’à préparer d’autres saisons plus belles encore. Toutes ces saisons t’apprennent
la noblesse de la beauté et te livrent en même temps les secrets de l’éphémère:
tout cela te parle de rendez-vous avec l’Éternel.»
Ce livre est une invitation à te laisser interpeller dans ton propre parcours de foi.
Les méditations qu’il propose ont pour but de te faire descendre dans ton puits
intérieur pour que tu saisisses sous un jour nouveau ta vocation de prêtre.
Procurez-vous le livre chez nous. Faites-en la demande:
Georges PERREAULT o.p.
1924-2003
« C'est au cours des années 1970 que Georges vint collaborer de plus en plus avec moi, tout en remplissant ses responsabilités de provincial des Dominicains. Puis, à la fin de son mandat, en 1974, il obtint une année sabbatique qu'il vint passer à ma maison, avec l'accord de ses supérieurs. Il poursuivait certains travaux personnels de recherche et de réflexion, et il consacrait ses temps libres à travailler à la maison. L'année suivante, tout en demeurant avec moi, il entreprit des études complémentaires en psychologie à l'Université de Montréal, pour l'obtention d'une maîtrise en counseling.
« Nous échangions beaucoup ensemble sur le déroulement des événements qui, particulièrement depuis mon séjour au monastère de Berthierville, marquaient une évolution de mon cheminement avec Dieu. Je ne pouvais pas douter qu'il y avait d'autres étapes à franchir, mais d'une fois à l'autre, elles étaient toujours imprévisibles à l'avance.
« Je suis bien reconnaissante à l'Ordre des Dominicains d'avoir consenti à libérer progressivement Georges pour qu'il puisse collaborer avec moi au projet qui se dessinait petit à petit, et qui a fini par prendre forme au cours des années. Ses supérieurs provinciaux lui ont fait confiance et l'ont appuyé; et il a aussi reçu l'approbation et l'encouragement de deux supérieurs généraux qui sont venus successivement lui rendre visite lors de leur passage au Canada. »
La maison est ouverte à l’année longue et accueille à quelques heures d’avis tout prêtre/religieux qui veut s’accorder du répit : un repas, une nuitée ou une journée de congé, un pied-à-terre pour un certain temps.
Une atmosphère de détente, un accueil chaleureux, des occasions de rencontre, de collaboration, de dialogue... le temps d’un repas, d’une journée ou d’un séjour.
Vivre une période de ressourcement, de recul prolongé (lors d’un burn-out ou un retrait nécessaire du ministère) ou de travail particulier (rédaction, préparation de cours, de retraite)
Certains profitent des lieux pour vivre une période de ressourcement, de travail particulier (rédaction, préparation de cours, de retraite) ou de recul prolongé (avant, pendant et après un burn-out, pour une dépression légère ou un retrait nécessaire du ministère). À l’automne, un grand groupe (30-45 personnes) vient fêter avec nous les couleurs dans la nature. Au menu : marche dans la forêt, échanges informels entre prêtres de différents diocèses, messe concélébrée, dîner champêtre. À cette occasion, un invité spécial partage une expérience pastorale actuelle (1heure ½). Nous avons aussi commencé à mettre au point une retraite sacerdotale, centrée sur le partage d’évangile.
Profiter du lac, faire du ski ou de la raquette, aller à vélo sur les pistes cyclables... en plus de prier en commun, se divertir et échanger entre amis ou collègues.
Chaque année, depuis 2006, à la fin janvier, un groupe de 8-9
prêtres du diocèse de Nicolet vient passer cinq jours de vacances. Ils en profitent pour faire du ski,
de la raquette, de la marche sur le lac. Ils prient en commun, se divertissent et ont le temps de bien échanger
sur leurs expériences pastorales. D'autres prêtres de ce même diocèse ont pris l’habitude, à l’été, de profiter
des pistes cyclables du Petit Train du Nord.
Aux mois d’août et de septembre 2014, un petit autobus des Appartements du Square Angus de Montréal avait amené
6 à 8 confrères à la retraite, passer une journée de détente à la campagne : messe, repas en commun sur la terrasse,
vue imprenable sur le lac ; arrivée vers 10 heures et départ pour la ville vers 3 heures. Mémorable !
Vivre une retraite sacerdotale centrée sur le partage de l’évangile, recevoir de l’accompagnement spirituel personnalisé.